1274 - Triptyque polychrome

N. Lygeros

Structure : 3 tableaux de 80cm x 110cm, disposés en Π.

Symétrie axiale par rapport au spectateur.

Tableau central : Un homme en noir et blanc (cf. opus 1264) est assis sur un banc en bois (banc public) de couleur marron sombre avec des pieds en fer forgé noir. Le dossier comme l’assise est formé de trois planches parallèles. Sur la partie supérieure de l’assise, sur la planche la plus haute pousse un coquelicot penché vers le personnage. Ce dernier se trouve dans une pièce gorgée de couleurs, tellement petite que le banc dépasse de l’unique fenêtre qui donne sur la mer (bleu très lumineux), qui constitue avec le personnage l’unique élément peint à l’huile de couleurs froides. De part et d’autre de la fenêtre ouverte sur le monde, les murs sont parés de couleurs très chaudes basées sur la pêche. La partie supérieure est plus claire et peinte horizontalement en ce qui concerne la texture, c’est-à-dire perpendiculairement aux murs. Quant au plancher, il est en bois avec des reflets sombres et d’autres lumineux. L’ensemble de la scène est éclairé à l’aide d’une douche blanche, pluie juste au dessus de la tête de l’homme assis. [+ reflet sur le plancher : voir Tableau de droite].

Tableau de gauche : C’est la partie du triptyque la plus géométrique et la plus structurée puisqu’elle représente une immense bibliothèque en bois dont toutes les étagères sont remplies de livres pas nécessairement précieux mais certainement rares. Peinte comme une nature morte, elle représente une référence directe à l’un des feuillets des Trente baisers du soleil et indirecte à la bibliothèque dans La couleur des caméléons. Les livres doivent être vivants et leur image doit fonctionner à la manière d’un trompe l’œil. (cf. la fresque qui se trouve à Lyon). Elle doit posséder aussi quelques éléments de décoration afin de trancher avec l’horizontalité des étagères. De petits vases, de petites statuettes peintes avec minutie. Cependant il ne s’agit en aucune manière de la richesse, seulement celle du pauvre qui n’a que cette bibliothèque.

Tableau de droite : C’est la partie la plus réfléchie. Sa structure est axée sur le thème du miroir qui reflète l’homme en noir et blanc, vu de face cette fois. Le miroir projette un reflet sur le plancher (cf. Tableau central). Par ailleurs, il montre la bibliothèque sous un regard nouveau presque de l’autre côté du miroir. Il ajoute le côté brillant à l’ensemble du triptyque puisque le tableau de gauche est mat. Par ailleurs ce dernier tableau permet de visualiser l’artiste peint qui n’est présent que par son reflet dans cette scène en Π. Ainsi l’artiste créateur n’est visible qu’indirectement, un peu à la manière d’un metteur en scène dans une pièce de théâtre. Ainsi l’ensemble devient cohérent puisque l’œuvre crée l’être.