1282 - Constitution versus révisionnisme

N. Lygeros

Certaines personnes, sous le prétexte fallacieux de la démocratie et du droit d’expression, tentent par tous les moyens de nous convaincre qu’ils effectuent un travail politique et social. Cependant comment pourraient-ils convaincre les défenseurs des droits de l’homme ? Ce n’est pas sous couvert de noms ridicules comme les nonistes qu’ils peuvent s’opposer aux ouistes. Cette affabulation est déjà une tentative de minimiser le débat et les enjeux. Car en lisant avec conscience la charte des droits fondamentaux de l’Union, il est difficile de ne pas qualifier ce mouvement de révisionnisme constitutionnel. Qui d’autre pourrait être contre les articles tels que :
II-61 : La dignité humaine est inviolable. Elle doit être respectée et protégée.
II-62 : 1. Toute personne a droit à la vie.
2. Nul ne peut être condamné à la peine de mort, ni exécuté.
Mais ces articles vont déjà à l’encontre du programme de certains partis extrémistes. Certains d’entre eux voudraient bien rétablir la peine de mort et ils préféreraient bien mieux que certaines personnes ne puissent être protégées en particulier si elles sont trahies par la couleur de leur peau.
Qui a intérêt à ce que de tels articles n’existent pas ?
II-63: 2. Dans le cadre de la médecine et de la biologie, doivent notamment être respectés :
b) l’interdiction des pratiques eugéniques, notamment celles qui ont pour but la sélection des personnes.
c) l’interdiction de faire du corps humain et de ses parties, en tant que tels, une source de profit.
d) l’interdiction du clonage reproductif des êtres humains.
Ce ne sont que des personnes qui luttent contre la nature humaine. Et ce n’est pas sur des prétextes sociaux que nous allons accepter de nier notre humanité.
Qui d’autre encore peut être contre cela ?
II-64 : Nul ne peut être soumis à la torture, ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants.
II-65 : 1. Nul ne peut être tenu en esclavage ni en servitude.
2. Nul ne peut être astreint à accomplir un travail forcé ou obligatoire.
3. La traite des êtres humains est interdite.
Lorsque nos ancêtres s’affrontaient avec l’obscurantisme pour donner naissance à la déclaration des droits de l’homme, d’autres ne savaient pas ou ne comprenaient pas l’intérêt d’une telle lutte. A présent nous nous trouvons au XXIe siècle et c’est le même combat qui doit être mené pour que tout le monde comprenne que cette Constitution Européenne est une nécessité pour nous, pour nos nations, pour l’Union Européenne, mais avant tout pour notre humanité. Certains des opposants au traité ont déjà prouvé par le passé leur capacité à nier la shoah, le génocide des arméniens, l’égalité des hommes, le droit à la vie. A présent ils manipulent des victimes afin que leur révisionnisme puisse supplanter les droits fondamentaux. C’est contre eux que nous luttons en ratifiant la Constitution Européenne car il s’agit du combat de la mémoire des hommes contre les forces de l’oubli.