9757 - ZEE grecque et géopolitique européenne

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Lorsque l’on examine la Mer Méditerranée nous nous rendons compte que toutes les îles sont européennes et font donc partie de l’Union Européenne. En conséquence, l’Union Européenne possède la plus grande Zone Economique Exclusive en Mer Méditerranée. Par ailleurs, cette ZEE est connexe, cette propriété est substantielle pour les trajets des bateaux, notamment pour le GNL, et encore plus pour les pipelines de gaz ou de pétrole. L’Union Européenne veut depuis longtemps une source d’énergie indépendante de la Russie et l’Azerbaïdjan. Maintenant, avec les gisements découverts en Israël et à Chypre on pourra y avoir accès par la Grèce. Il n’est pas surprenant que l’UE soutienne l’extraction de gaz naturel à Chypre et à la proclamation de la ZEE grecque. Parce que la combinaison des deux avec les exigences d’Israël donne la possibilité de développer une plate-forme énergétique horizontale dans la Méditerranée Orientale
Cet axe revêt une importance géopolitique, qui est très forte et nous n’avons pas encore réalisé dans notre patrie ses prolongements. L’Union Européenne acquiert dans ce contexte une historicité, ce qui bien sûr a un rapport avec son histoire plus ancienne. Et sur ce fond historique, nous voyons des schémas mentaux diachroniques qui traversent les siècles. Lorsque nous examinons seulement les intérêts économiques, car il y a un manque de stratégie, nous ne nous rendons pas compte combien grande est la profondeur de notre histoire commune. Mais lorsque nous étudions la géopolitique de la région, nous sommes forcés d’accepter que la géo-économie ne définit pas tout. Il existe des notions plus fondamentales que met en évidence la topostratégie, qui agissent comme une structure ouverte, sur laquelle est fondée l’Union Européenne.
Et ce n’est certainement pas une coïncidence que l’adhésion de la Croatie, intègre la plus grande ZEE des pays de l’ex-Yougoslavie. La topologie et l’élément connexe qui minimalise les frontières, tout en maximalisant simultanément les aires, fonctionne de manière efficace pour la question de la ZEE. Il est donc important pour surmonter nos peurs, maintenant que les données géopolitiques ont radicalement changé avec l’introduction de la ZEE de Chypre et les trois accords entre Chypre, l’Egypte, le Liban et Israël. L’ouverture existe déjà et il nous faut suivre le chemin pour convaincre tout le monde qu’il n’y a pas besoin de presser sur notre développement économique puisque nous offrons des grands potentiels dans le secteur de l’énergie. Avec l’introduction de la ZEE grecque nous donnons un signal à tous qu’il ne s’agit pas d’attendre passivement. Il faudra résister efficacement aux pressions économiques, en montrant que nous entrons dans une nouvelle phase plus dynamique et plus efficace pour le bénéfice de toute l’Union Européenne, car c’est une question de développement et pas seulement d’économie.