4979 - Transcription du télégramme 22 d’Alexandre Carathéodory (19/06/1878)

N. Lygeros

Télégramme
à
S.A. le Grand Vézir
Le 19 Juin 1878N°22
Dans la séance d’aujourd’hui on s’
est accordé pour ajourner
toute discussion sur la question
Bulgare. On s’est occupé du délégué
hellénique. Nous avons fait une
déclaration dans laquelle nous avons
combattu les idées émises par Salisbury
et Gortchakoff sur la protection
exclusive de telle ou telle race. Gor-
tchakoff a lu un mémoire pour
expliquer les sentimens de la
Russie à l’égard des diverses
classes de la population. Le Congrès
admit qu’il appellerait dans
son sein le représentant hellénique
lorsqu’il le croira convenable et nous
avons constaté que ce serait avec
voix consultative. C’était la
première partie de la propo-
sition française, dans laquelle
il y avait pourtant une autre phrase où
il était dit que le représentant
serait entendu lorsqu’il s’agira
de fixer le sort des provinces
limitrophes
. Salisbury
proposa de remplacer le terme
limitrophe par le terme grecque
nous avons essayé de lever l’
équivoque résultant du mot
province, pensant qu’il était
 entendu dans la
proposition Anglaise qu’il s’
agissait d’une question de
race et non de territoire. Mais
Bismarc mit la proposition
française aux voix. Nous nous
abstînmes ; les voix alors se
partagèrent entre la rédaction
anglaise provinces grecques et
la rédaction française provinces
limitrophes
. On demanda un vote
décisif au Président celui-ci s’
abstint à son tour, et la seule
chose qui ait été éclaircie c’est
que le délégué hellénique
pourra être appelé par le Congrès
lorsque celui-ci le jugera opportun
pour les questions
qui intéressent la race ou les
provinces limitrophes ; ce dernier
point demeurant indécis. La séance
prochaine a été fixée à Vendredi
ou Samedi.