38461 - Le substrat de la rupture

N. Lygeros

Il est facile d’interpréter la rupture des relations diplomatiques du Maroc avec l’Iran dans le cadre du contexte international mais aussi régional en ce qui concerne les sphères d’influence du Moyen-Orient cependant ce serait une erreur d’en faire une exégèse sans tenir compte de la problématique du Sahara Occidental. Le Maroc avait déjà rompu ses relations diplomatiques entre 2009 et 2014 pour protester contre l’activisme religieux au sein même du royaume et personne n’avait parlé de cadre international à l’époque. Voilà pourquoi il est important d’une part de reconnaître le fait que si le Maroc a pris cette décision, c’est bien parce qu’il a des preuves irréfutables et d’autres part, que l’axe Iran, Algérie et Polisario est bien réel et qu’il ne manque pas d’exploiter des liens avec le Hezbollah au Liban. Il s’agit donc plus d’un contexte multirégional qu’international. Car le problème à la base est bien la livraison d’armes au Polisario, rien de plus mais rien de moins. Si quelqu’un n’hésite pas à procurer des armes, ce n’est pas par souci de neutralité dans le conflit mais au contraire pour l’envenimer et via ce biais porter atteinte directement au Royaume du Maroc. Maintenant, que cette décision de rupture diplomatique convienne à un système complexe d’alliances géopolitiques, ce n’est pas faux mais ce n’est pas le fondement. Ce cadre permet d’agit sans coût mais l’action a été dictée pour répondre à une action subversive. Aussi il serait bien de recadrer l’ensemble dans le bon contexte pour comprendre les nécessités de chacun mais aussi les objectifs.