17 - Ebauche d’une définition de l’intelligence

N. Lygeros

Que penser de la définition suivante ?

Un être est considéré comme intelligent s’il est capable de produire de l’intelligence.

Si nous réfléchissons superficiellement, cet aphorisme semble être un truisme. Cependant en éliminant cette dernière hypothèse nous voyons alors que l’on génère un processus récursif car l’intelligence qui est produite par l’être que l’on considère alors comme intelligent doit elle-même engendrer de l’intelligence pour être considérée elle aussi comme intelligente. Ainsi avec notre définition de l’intelligence nous obtenons une chaîne « intelligente » qui, elle, n’est plus individuelle !

L’avantage de cette définition c’est qu’elle ne suppose pas une intelligence préexistante à celle que nous considérons ; il en résulte que l’intelligence peut apparaître de façon spontanée.

Il semblerait par contre qu’elle ait un grave inconvénient, la chaîne doit être infinie ; en fait, il n’en est rien ; la seule chose que cette définition implique c’est que l’intelligence se développe nécessairement en boucles. (en d’autres termes, empruntés à la théorie des graphes : la chaîne ne peut être un arbre).

Cette nécessité peut faire penser à la création spontanée à partir du vide quantique d’une paire particule-antiparticule.

Terminons provisoirement cette ébauche sur un exemple afin que tout ceci ne paraisse pas à nos lecteurs n’être qu’un amalgame de mots, vide de sens.

Il suffit pour cela d’imaginer un « spécialiste » de sciences exactes et un « spécialiste » de sciences humaines qui échangeraient leurs opinions et déductions respectives sur un problème fondamental et qui arriveraient à le résoudre alors que chacun séparément en serait incapable. Et c’est bien sûr l’intégration de ce nouveau résultat qui les rendraient intelligents, ils seraient donc capables de produire de façon simultanée de l’intelligence et vérifieraient ainsi notre, apparemment étrange, définition !