10517 - Mouvements lents

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Sur la question de la Zone Economique Exclusive grecque, nous voyons des mouvements lents et nous nous demandons pourquoi. Il nous faut préciser d’emblée que la question de la Turquie et de sa réaction négative, si l’on proclame notre ZEE, ne tient pas debout. Chypre a proclamé la ZEE depuis 2004 et la Turquie n’a non seulement fait aucun mouvement substantiel contre elle, mais en plus maintenant que celle-ci a également objectivement trouvé des dépôts de gaz dans le gisement Aphrodite, elle essaie de la convaincre que ce serait préférable que le futur gazoduc passe par sa région. La Turquie peut dire ce qu’elle veut, mais elle ne peut pas faire ce qu’elle veut. A cause de la mer Noire, elle connaît très bien chaque article du Droit de la mer et le respecte, même si elle ne l’a pas signé. Elle lutte contre lui depuis des dizaines d’années et n’a finalement abouti à rien, surtout en Méditerranée, qu’elle voulait caractériser comme une mer intérieure. Pourquoi maintenant en Méditerranée existe-t-il des accords formels de délimitation et pas seulement la proclamation en particulier dans l’Est. Par conséquent, tout ce tintamarre fait autour de la Turquie est tout simplement beaucoup de bruit pour rien en ce qui concerne les relations entre États. Et ceux qui usent d’arguments de ce type ont oublié notre accord avec l’Italie sur le plateau continental en 1977. Il nous faut donc analyser différemment cet effort pour retarder la proclamation de la ZEE grecque. Lorsque l’on regarde les données qui concernent le Produit National Brut officiel, nous nous rendons compte que la Grèce dépense 17 milliards de carburant par an.
Ces coûts existent, que nous le voulions ou non, même si objectivement nous excluons la petite production de Prinos, il est entendu que tout ce qu’il en coûte pour les hydrocarbures, nous ne pourrons nous en débarrasser que quand nous produirons nos propres stocks. Et cela se produira seulement avec notre propre potentiel de travail. Seulement il n’existe pas de ZEE et en raison des petites eaux territoriales nationales pratiquement rien ne se passe en mer, alors les entreprises locales peuvent encore sans portée internationale jouer les grands monopoles dans un petit marché. Il est bon de savoir ne pas nous préoccuper des efforts qui retardent la proclamation. Ils n’ont bien sûr rien à voir avec le patriotisme et le souci des intérêts purement économiques. Ces entreprises n’ont pas compris qu’elles pouvaient jouer un rôle dans la ZEE grecque et croient qu’il est préférable de ne pas ouvrir ce marché énorme pour notre pays. Ainsi elles réagissent et font valoir, à cause d’une stratégie inefficace, des arguments comme le précédent. En fait, sur ce qui devrait être fait, la politique nationale devrait les convaincre de se joindre à nous dans cet effort, parce que la Grèce doit surmonter leurs peurs et passer à la phase de développement.